Comment éduquer son enfant : l’éducation bienveillante

Cependant, règles de vie en collectivité et socialisation  sont des compétences attendues dans les programmes scolaires, notamment en maternelle, et le débat reste ouvert (voir l’article de 2002 : La socialisation, un préalable ou une construction scolaire ? ).

Cependant, les bases doivent être posées sans conteste par les parents, les enseignants bâtissant sur ces fondations… parfois inexistantes.

L’éducation est un vaste sujet, souvent source de conflit entre les familles et les équipes éducatives qui déplorent trop souvent son absence, l’éducation étant souvent confondue avec l’instruction par les parents.

D’ailleurs, « L’Education nationale » devrait plutôt s’appeler « L’Instruction nationale »  :

– instruction ayant pour origine « instruire » : assembler, élever, bâtir, enseigner,

munir, outiller,

– l’éducation de « ex ducere » : faire sortir de soi, épanouir, développer.

L’instruction

C’est l’apprentissage de nouvelles connaissances, enseignées dans les écoles et autres établissements le plus souvent gérés par l’Education nationale, par des professeurs dont le métier est de transmettre ces nouveaux savoirs.

L’instruction intervient lorsque l’enfant a acquis les bases de la vie en communauté, et ne se substitue pas à l’éducation, dispensée par les parents et les familles.

Leur travail n’est donc pas de gérer la socialisation des élèves, de faire la police ou de leur enseigner les bases de la vie en société (ça, c’est l’éducation).

L’éducation

L’éducation demeure un vaste domaine, toujours sujet à débats.

Tout d’abord rappelons 2 règles intangibles :

1/ Les parents font toujours ce qu’il leur semble le mieux pour leurs enfants (au moment où ils le font).

2/ Quoiqu’ils fassent, cela leur sera toujours reproché par leurs enfants (et les autres !).

Car l’éducation est loin d’être simple (ça se saurait sinon 😉 ), et il n’y a aucun manuel pour nous expliquer la meilleure marche à suivre, qui d’ailleurs  évolue sans cesse.

Une chose est certaine : tous les praticiens vous diront que TOUS leurs clients ont été impactés par leur éducation.

 

Mais qu'est ce que l'éducation ?

Elle consiste :

1/ à la transmission par les parents, la famille proche puis les éducateurs et la société de règles de conduite pour survivre dans le groupe,

2/ à donner à l’enfant les outils pour lui permettre de se réaliser pleinement, les bases sur lesquelles construire sa personnalité.

Pour résumer, ce sont les règles de vie que les parents ont intégrées à la suite de leur propre éducation et de leur expérience.

Elles sont donc colorées par leurs peurs et leurs croyances limitantes.

 

Ainsi que par ce qu’ils auront retenu de leur propre éducation : 

– en positif (les valeurs transmises par leurs parents),

– en négatif (« jamais je ne ferai vivre cela à mon enfant… »).

La socialisation

Au fil de ses premières années l’enfant acquiert les bonnes conduites à tenir face aux autres membres du même groupe :

  • tout d’abord par imprégnation (le bébé enregistre les actes de ses parents) 
  • puis par conditionnement (répétition, système récompense/punition) 
  • et enfin grâce à un processus de compréhension et de réflexion, .

Soit tout un ensemble de codes qui diffèrent globalement suivant l’âge et l’environnement de l’enfant, qui doit apprendre à adapter sa conduite à  son environnement (famille, école, terrain de jeu…).

C’est donc bien aux parents d’enseigner ces règles, tout d’abord en leur montrant l’exemple, puis en les reprenant sans cesse avec bienveillance et fermeté jusqu’à leur acquisition.

Je vais vous montrer ci-dessous les bases nécessaires pour que l’enfant puisse bien s’intégrer à l’école et dans la vie de tous jours.

Les incontournables de l'éducation

Les règles de la politesse

Ce sont celles qui ouvrent toutes les portes  :

  • – Bonjour /Au revoir,
  • – Merci,
  • – S’il vous plaît.

De simples petites phrases, mais qui mettent de l’huile dans les rouages complexes des relations humaines, surtout si elles sont accompagnées d’un sourire !

Les droits et les devoirs des enfants

Il est important qu’ils connaissent que leurs droits et leurs devoirs s’équilibrent.

Trop souvent en classe, les professeurs sont apostrophés par des enfants, parfois petits, qui leur disent avec aplomb « Toi, tu n’as pas le droit de… ».

Mais combien connaissent leurs devoirs ?

Les droits des enfants

 

Tous les enfants ont des droits, notamment :

  • le droit d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus et d’exploitation
  • le droit d’être protégé contre toutes les formes de discrimination
  • le droit d’avoir un refuge, d’être secouru, et d’avoir des conditions de vie décentes
  • le droit de jouer et d’avoir des loisirs
  • le droit à la liberté d’information, d’expression et de participation
  • le droit d’avoir une famille, d’être entouré et aimé.
Les devoirs des enfants

Mais il est nécessaire de leur apprendre également leurs devoirs, de bonne conduite et de respect face aux parents et aux adultes qu’ils côtoient :

  • le respect, 
  • l’obéissance à ses parents et à ceux chargés de son éducation,
  • la responsabilité : tout enfant causant un préjudice est tenu de rendre des coptes et de le réparer à la hauteur de sa capacité à comprendre.

Bref, ne pas devenir de petits tyrans domestiques.

Malheureusement, ce volet est trop souvent « oublié », et les enfants ne connaissent aucunes limites.

 

Les ressources

Un autre aspect de l’éducation, tout aussi important – voire plus car il agit sur les fondements du futur adulte – consiste à donner à l’enfant tous les outils pour lui permettre d’acquérir confiance, estime et amour de soi.

Ce sont les 3 piliers qui permettent à chacun de faire face à toute situation, de savoir qu’il a en lui toutes les ressources nécessaires pour y arriver, quel que soit le challenge à dépasser.

Alors, comment faire pour bien éduquer un enfant ?

Tout d’abord en l’élevant dans un cadre sécurisant pour lui, sans cris ni violences, en lui montrant qu’il est aimable (= digne d’être aimé), sans conditions, dans la réussite comme dans l’échec.

Ensuite, en l’aidant à avancer face à ses peurs, en l’aidant à prendre du recul, à les apprivoiser puis à les dépasser.

Enfin, lui faire prendre conscience des émotions qu’il ressent, afin de lui apprendre à mieux les gérer et à les laisser le traverser.

En effet, tout le monde ressent des émotions, et il ne faut surtout pas les nier Les phrases : « non, tu n’as pas eu mal/peur »,  « un garçon ne pleure pas », « une fille ne se met jamais en colère » ont fait des dégâts que nous retrouvons chez les adultes qui les ont intégrées au point de nier et refouler leurs émotions.

Et « Ce qui ne s’exprime pas s’imprime ».

Et l’EFT peut aider les enfants à gérer leurs peurs, de manière rapide, facile et ludique.

Les différents types d'éducation

Actuellement, nous sommes bien loin de l’éducation de nos aînés, qui ressemblait plus à un « dressage » à base de réflexes conditionnés sur la base bien/mal (les fameuses carottes et bâtons, récompenses et punitions), associés malheureusement à des sévices plus ou moins graves.

A l’autre extrémité, il y a l’éducation permissive, basée sur l’écoute et la disponibilité totales  à un enfant, à des réponses immédiates à leurs besoins et à leurs demandes, à un refus de « brimer » de la moindre manière que ce soit le libre développement de l’enfant.

Toutes 2 laissent des traces indélébiles, car elles ne prennent pas en compte le développement ET les besoins réels de l’enfant.

L'éducation stricte "à l'ancienne"

Il s’agit de celle de nos anciens, parfois la nôtre, dans laquelle les enfants n’avaient que peu de droit, si ce n’est celui d’écouter, d’apprendre, et d’obéir sans réfléchir.

 

Basée sur le rapport de force, elle a fait de nombreux dégâts lorsqu’elle était trop radicale, et est source de très nombreuses croyances limitantes : les enfants se devaient de ressembler à leurs parents (ou à l’idée de ce que se faisaient les parents de leur avenir ».

Faut-il regretter l'éducation "à l'ancienne" ?

Malheureusement, j’entends encore de nombreuses personnes se plaindre de sa disparition (sur l’air de « C’était mieux de mon temps ») au profit de « l’éducation permissive d’aujourd’hui ».

Pourtant les preuves du contraire existent bien, il n’y a qu’à lire les citations ci-dessous :

« Cette jeunesse est pourrie depuis le fond du coeur. Les jeunes sont malfaisants et paresseux. Il ne seront jamais comme la jeunesse d’autrefois.

Ceux d’aujourd’hui ne seront pas capables de maintenir notre culture».

Tablette babylonienne datée de plus de 3000 ans av JC

 

« … /… le père s’habitue à devoir traiter son fils d’égal à égal et à craindre ses enfants, le fils s’égale à son père, n’a plus honte de rien et ne craint plus ses parents, parce qu’il veut être libre …/…

À tout cela, dis-je, s’ajoutent encore ces petits inconvénients : le professeur, dans un tel cas, craint ses élèves et les flatte, les élèves n’ont cure de leurs professeurs, pas plus que de tous ceux qui s’occupent d’eux ; et, pour tout dire, les jeunes imitent les anciens et s’opposent violemment à eux en paroles et en actes, tandis que les anciens, s’abaissant au niveau des jeunes, se gavent de bouffoneries  et de plaisanteries, imitant les jeunes pour ne pas paraître désagréables et despotiques. 

La République , VIII, 562b-563e

Comme quoi la fracture entre générations ne date pas d’hier, et rien n’a changé depuis des millénaires !

L'éducation "permissive"

Beaucoup de jeunes parents, ayant pris conscience des problèmes inhérents au précédent mode d’éducation ont essayé de renverser la tendance en se mettant totalement à l’écoute (et au service) de leur enfant, répondant au moindre de ses besoins, voire l’anticipant, par une réponse constante et protectrice.

Cela est bien évidemment nécessaire pour le tout-petit, qui ne sait que manifester ses besoins par des pleurs.

Malheureusement, ne pas poser de limites à un enfant le fait vite déborder de sa position d’enfant de la maison pour devenir l’enfant-roi tout-puissant qui régente la maisonnée, puis veut faire de même à l’école.

Les professeurs doivent alors enseigner à des enfants ne supportant pas le refus ni la frustration, auxquels ils n’ont jamais été habitués et qu’ils ne savent pas gérer.

Et nous autres praticiens nous trouvons face à des parents débordés, harassés, dépassés par les exigences de leurs enfants et ne sachant plus comment recadrer leur progéniture. 

Des parents qui ne comprennent pas comment ils en sont arrivés à cette situation qui met souvent l’équilibre familial en péril et crée des tensions dans le couple.

Les situations les plus fréquentes ?

Les enfants qui réveillent leurs parents « parce qu’ils ont peur d’être seuls» et en profitent pour squatter le lit conjugal, réduisant ainsi la vie amoureuse des parents à la portion congrue.

Cela engendrant fréquemment des tensions entre parents, l’un se rendant compte de la disproportion que prennent les exigences de l’enfant alors que l’autre reste campé dans son besoin de protéger son petit.

Les enfants qui se mettent en colère au moindre refus, se roulent par terre pour leur faire faire leurs 4 volontés.

Ceux-là ont compris que leurs parents ne savaient (ou ne pouvaient) pas leur dire « non », et cédaient systématiquement.

 

Pas drôle, me direz-vous ?

L'éducation ouverte "bienveillante"

Alors comment faire ? 

Aristote prônait déjà le juste milieu, entre excès et défaut dans son Ethique à Nicomaque.

En effet, il faut évidemment être à l’écoute des besoins exprimés par son enfant et y répondre, mais aussi et surtout lui donner les moyens de se réaliser par lui-même.

Il faut donc être à l’écoute de ses besoins et y répondre par une réponse adaptée à son âge, et donc, prendre conscience que son petit grandit, et qu’il se sépare peu à peu de ses parents en acquérant son autonomie.

En effet, chaque enfant passe par un cycle précis de besoins, et de peurs, qu’il faut l’aider à combattre par lui-même en lui donnant les ressources nécessaires.

Les peurs

Il s’agit bien du plus gros challenge auquel les parents sont confrontés : comment répondre à un enfant en pleurs qui manifeste sa détresse ?

Les peurs normales

Les parents se trouvent souvent démunis face aux peurs – normales – de leurs enfants. 

Rappelons que les peurs enfantines apparaissent (et normalement disparaissent avec l’aide des parents) au cours des premières années :

– 8/10 mois : peur des inconnus = besoin d’être rassuré face à des visages étrangers pour apprendre à « faire confiance ». 

Les parents doivent accepter de confier leur enfant, malgré ses pleurs, à des « étrangers », tout en le rassurant afin de lui permettre d’établir une sécurité intérieure (il ne risque rien quand il est séparé de ses parents).

– 1 an : peur des bruits nouveaux = besoin d’être rassuré face à son environnement.

Les parents doivent le rassurer, lui montrer qu’il n’y a pas de danger face à un aspirateur, au téléphone…

– 18 mois/ 2ans : peur du noir et de la nuit = conscience de la séparation

Il pleure à l’idée d’être séparé, ou d’être abandonné, plus que par peur du noir.

A ce moment, les parents peuvent mettre en place des rituels d’endormissement, l’aider à trouver en lui-même les ressources pour faire face et se rendre compte qu’il est en sécurité, seul dans son lit, à sa place.

– 30/36 mois : peur des monstres = imaginaire tout-puissant

Il adore les histoires qui font peur et voit des monstres partout.

Il faut lui faire prendre conscience qu’il est en sécurité, seul, et lui faire faire la différence entre imaginaire et réalité.

– 3/5 ans : peur des « étrangers malveillants » = période oedipienne, reflet de la rivalité de l’enfant avec le parent du même sexe.

Les parents doivent rassurer l’enfant et surtout éviter des réactions excessives vis-à-vis de ce comportement.

Comment aider l'enfant à surmonter ses peurs ?

Alors, comment faire pour l’aider à surmonter ses peurs ?

Tout simplement, en l’écoutant, et le rassurant progressivement, mais surtout en le rendant autonome, en refusant fermement de lui céder. 

Car ce serait lui montrer qu’il y a un véritable danger qu’il ne peut (et ne pourra) jamais affronter seul, sans l’aide de sa mère/son père.

Et cela se fait au niveau le plus primal : l’enfant n’écoutera jamais les paroles lui expliquant qu’il doit… mais s’arrêtera juste au fait que maman/papa le prend dans ses bras quand même.

Et n’oublions pas qu’avant 5-6 ans, l’enfant est incapable de penser rationnellement : il se contente de réagir.

Le problème est qu’un enfant toujours sécurisé par un adulte apprendra à se tourner systématiquement vers autrui, au lieu de rechercher en lui comment affronter le problème.

Pire, certaines de ces peurs peuvent devenir des phobies, et entraver le développement social de l’enfant.

Les peurs des parents

Souvent, en séance, nous nous apercevons que la peur de l’enfant est en réalité le reflet de celle que lui lui transmettent ses parents.

Dans ce cas, il est nécessaire (et primordial !) de chercher et traiter les peurs du  ou des parents en thérapie familiale ou en séance (et l’EFT fait des merveilles pour cela).

Malheureusement, certains parents refusent ou ne peuvent regarder la réalité en face, et voir qu’ils sont à la base du problème de leur enfant.

En effet, c’est à la fois, pour eux : 

– plus valorisant de dire qu’ils protègent leurs petits devenus grands, 

– souvent impossible de reconnaître et d’affronter la douleur liée aux évènements sources de leur comportement.

Dans ce cas, ils ne font qu’entraver le développement futur de leur petit au lieu de l’aider à grandir et ce, avec la meilleure volonté du monde.

L'utilité de l'EFT

L'EFT chez soi

L’EFT a montré son utilité auprès des enfants et des parents depuis ses débuts, il y a plusieurs dizaines d’années.

Le parent peut ainsi calmer son enfant le soir, et lui montrer comment l’utiliser seul pour calmer son angoisse et s’endormir sans problème.

Plus tard, l’enfant pourra calmer ses peurs en toute autonomie, en tapotant sur lui ou sur son nounours.

Il existe d’ailleurs maintenant de nombreux livres à ce sujet pour les petits (et les parents) :

Vous pouvez les retrouver dans la rubrique Livres d’EFT et de bien-être.

Voir un praticien

Pour aller plus loin, une séance chez un praticien (avec l’accord de l’enfant, bien sur !) permet d‘aller au-delà de la peur exprimée au premier abord.

En laissant parler l’enfant (jamais en essayant de l’influencer !) on trouvera souvent derrière cette peur une autre émotion : une colère, une tristesse… liées à un autre événement, parfois anodin, qui l’aura profondément marqué.

L’idéal étant d’avoir en séance l’enfant sans la présence du parent, (avec la promesse de ne jamais divulguer sans sa permission ce qu’il a dit) puis les parents, le plus souvent la mère, surtout lorsque cette dernière a une relation fusionnelle avec son enfant.

Car dans ce cas, la mère répond en réalité à ses propres besoins, en les transposant sur ceux de l’enfant « Il a besoin de moi », « Elle est encore petite », « Il refuse de me quitter ».

N’oublions pas que les enfants sont de véritables éponges à émotions !

Traiter l’enfant sans le parent source de l’anxiété ne fera que calmer momentanément le problème, qui n’est en réalité pas celui de l’enfant mais du parent angoissé.

Bref, l’éducation est une science qui n’est pas exacte, et qui évolue encore.

Heureusement, il faut toujours compter avec la résilience… et l’EFT pour redresser la barre à tout âge !

Partager cet article si vous pensez qu’il peut aider un jeune parent démuni face aux réactions de son enfant !

Et mettez-moi en commentaire ce que vous en pensez .

©Equilibrance coaching – Août 2021

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