Êtes-vous victime, bourreau ou sauveur ?

Nous jouons tous un jour ou l’autre -de manière totalement inconsciente- à ce jeu du triangle dramatique, tel que le définit Karpman.
Mais qui est réellement le meneur de ce jeu sans gagnant ?
En lisant cet article, vous risquez d’être surpris(e)…

Je suis victime…

Tout va toujours mal pour moi

Avez-vous déjà, comme moi, côtoyé des personnes, parfois proches, qui se plaignent continuellement de tout et se posent continuellement en victime ?

Quoi que vous fassiez, rien ne va jamais suffisamment bien pour avoir leur approbation : ce sont des victimes éternelles, et au bout d’un moment, vous baissez les bras… et fuyez, même si vous les appréciez par ailleurs.
En effet, leur négativité pompe littéralement notre énergie et nous entraîne dans leur sillage.

Comment reconnaître la victime ?

Ce positionnement est toujours inconscient.
La personne “victime” agit toujours de manière à :

  • être passive, ne pas pouvoir réagir,
  • attirer l’attention sur elle,
  • se faire plaindre,
  • paraître innocente, non responsable de ce qui lui arrive,
  • ne pas reconnaître ses responsabilités,
  • être incapable d’y faire face seule : elle n’a pas l’énergie, les idées ou la possibilité de réagir.

On la reconnaît parce qu’elle :

  • se plaint toujours (de tout),
  • rejette la responsabilité de ce qui lui arrive sur les autres,
  • et si cela n’est pas possible, sur son manque de chance, ou son karma.

L’idéal pour elle étant de se trouver un “persécuteur”, responsable de tous ses malheurs.
Son mantra  : “Pauvre de moi”.

Mais pourquoi prend-elle cette posture de victime ?

Il s’agit souvent d’une personne :

  • dépendante des autres,
  • manquant de confiance en soi,
  • souffrant d’un besoin d’être aimé parce qu’elle a du mal à s’aimer elle-même.

Bref, de quelqu’un qui a besoin du regard des autres pour exister

Tu es mon bourreau…

Car il est difficile d’accepter de se dire que l’on se glisse dans la peau d’un bourreau.
Pourtant, nous avons tous (toujours de manière inconsciente) joué ce jeu du persécuteur.
Moi par exemple, face à des personnes qui se plaignent continuellement,  j’ai envie de les secouer, de leur dire de se prendre en main, d’arrêter de se plaindre.
Et en cela, je deviens leur “bourreau” en rajoutant à leur charge mentale, et en les confortant dans leur position de victime.

Tu me persécutes

En réalité, le bourreau “rentre dans le jeu de la victime”  : il la critique, la persécute, bref, la conforte dans sa piètre estime d’elle-même.
Et il montre au monde extérieur comme elle est persécutée.

Comment reconnaître le bourreau ?

Il est souvent :

  • sévère, critique, dévalorisant, ironique,
  • il sait mieux que vous (parent paternaliste),
  • il donne des ordres, brime,il veut s’imposer.

Son mantra : “C’est de ta faute !”

Pourquoi devenir un bourreau ?

Parce qu’il recherche une forme de pouvoir, souvent parce lui-même a été victime pendant son enfance ou plus tard.

Être le sauveur

Aussi appelé le chevalier blanc, c’est le rôle le plus valorisant du trio.
Ce qui ne l’empêche pas d’être lui aussi un acteur de ce trio infernal.

Comment reconnaître le sauveur ?

Il prend tour en main, sans que personne ne lui ait demandé quoi que ce soit.
Il ne peut s’empêcher d’aider, de prendre tout en main de sa propre initiative.
Son mantra : ” Ne bougez pas, ma petite dame, je prends tout en main ! “

Pourquoi être un sauveur ?

Ce rôle est très gratifiant pour celui qui l’endosse, mais il infantilise la victime et l’empêche de reprendre son autonomie.
S’occuper des autres lui permet de ne pas porter son attention sur ses propres problèmes, tout en se valorisant : ” je suis fort, et j’aide les plus faibles”.

Tout ceci n’est qu’un jeu

Tout ceci n’est qu’un jeu psychologique, c’est-à-dire un scénario pratiqué inconsciemment et qui peut se répéter tout au long de la vie s’il n’est pas conscientisé.
Le jeu psychologique est un système de comportements si codifiés et habituels qu’ils en paraissent naturels.
Dans un échange/ une relation, si un des protagonistes opte pour un des rôles du triangle dramatique, les réactions se déclenchent automatiquement.
Les partenaires se manipulent eux-mêmes et l’un l’autre.

Comment sortir de ce jeu ?

  • en se rendant compte de la place que l’on tient dans cette interaction,
  • en prenant du recul,
  • en refusant de jouer volontairement le rôle que l’on jouait.

Changer de rôle

Une solution simple pour se sortir de là c’est de ne pas assumer votre rôle. Pour que le Triangle de Karpman fonctionne il faut une Victime, un Persécuteur, et un Sauveur.
Vous avez tendance à vous plaindre ? Vous devez rester acteur de votre vie, responsable et ne pas vous poser en victime et ne jamais attendre des autres qu’ils vous prennent en charge lorsque vous êtes en difficulté.
Vous avez tendance à sauver les autres ? Vous devez vous rappeler qu’aider n’est pas sauver, et vous demander lorsque vous avez envie d’intervenir : si la personne que vous aidez vous a fait une demande, si l’effort est partagé ou si vous allez tout faire seul(e), et si vous avez bien défini la limite de cette aide.
Vous avez tendance à être agressif ? Vous devez veiller à tempérer votre colère lorsque vous êtes mécontent du travail des autres, du comportement de vos proches, et à communiquer sans être agressif ou trop autoritaire.

Le triangle vertueux

Pour résumer, en choisissant de jouer le triangle des gagnants :

  1. Vulnérable – une victime devrait être encouragée à accepter sa vulnérabilité, à résoudre ses problèmes et à être plus consciente d’elle-même.
  2. Affirmatif – un persécuteur devrait être encouragé à demander ce qu’il veut, à s’affirmer, mais pas à punir.
  3. Bienveillance – un sauveur devrait être encouragé à montrer de l’intérêt et à faire preuve de bienveillance, mais il ne devrait pas trop s’occuper d’autrui et résoudre des problèmes pour les autres.

Et, contrairement à ce que l’on peut penser, le rôle prédominant est celui de la victime, qui donne tout son pouvoir à son bourreau.

Attention : je ne parle que des jeux psychologiques entre personnes “normales”, pas des situations extrèmes mettant en péril la vie, ou l’esprit de personnes fragiles, ou fragilisées !
Ainsi, ici, la victime “choisit” d’en être une volontairement, pas d’être agressée ; elle a besoin d’un sauveur, pas d’un sauveteur !

Quand nous connaissons ce principe, il est facile de décrypter certains de nos comportements, ainsi que ceux de nos proches.

Et vous, quel rôle jouez-vous ?

Il est certain que nous jouons tous ces rôles, voire en les intervertissant.
Je me suis rendu compte que dans certaines situations, j’avais tendance à être l’un ou l’autre des ces acteurs.
Maintenant, je prends du recul, essaie de ne pas (plus) intervenir, lorsque je me sens poussé à me plaindre,  harceler ou sauver autrui.

Je vous invite à faire ce travail à votre tour, à regarder comment vos proches interagissent.
Et rappelez-vous : tout ceci est mis en place de façon totalement inconsciente !

Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le commenter.
Et à le diffuser autour de vous, si vous pensez qu(il peut aider l’un de vos proches.

Avec toute ma bienveillance,
FB

© Equilibrance coaching :  juin 2019
Dernière mise à jour : décembre 2019

2 réflexions sur “Êtes-vous victime, bourreau ou sauveur ?”

    1. Françoise BOUTET

      Prendre conscience de notre fonctionnement inconscient est le premier pas pour pouvoir ensuite le modifier de manière volontaire ;-).

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