Jeudi 26 mai 2022
Aujourd’hui a été une journée assez éprouvante.
Tout d’abord, ma première douche depuis l’opération.
Hier, j’en étais viscéralement incapable : le simple fait de penser de mettre mes seins à nu et de les laver me retournait de l’intérieur.
Et puis, j’avais pris une douche à la bétadine les 2 jours précédents, donc je n’étais pas particulièrement sale, et j’avais changé mes compresses.
Car les sutures continuent à suinter de la lymphe et du sang… beurk, et révulsant pour moi (je supporte très bien les situations d’urgence et le sang des autres, mais absolument pas pour moi).
Donc, ce fut toute une épopée : mon mari m’a déshabillée (par le bas, évidemment, puisque je ne peux lever les bras), puis lavée et essuyée.
Pendant tout ce temps, je tenais mes seins, par peur de la douleur, par protection.
Et je les ai lavés délicatement, un à un, et l’odeur du sang qui s’écoulait me levait le coeur.
J’avais du mal à tenir debout.
Mais quel plaisir ensuite : tout s’était bien passé et je me sentais (enfin) propre ! Comme lavée de l’opération.
Et la vue de mes seins balafrés et « couturés » m’a fait réagir : oui, cela m’arrivait bien, à moi.
Ceci dit, le chirurgien avait fait un travail remarquable : ils me semblent symétriques, bien qu’un peu « gant de toilette », évidemment.
Je pense qu’il a du exciser une masse de 4 à 5 cm de diamètre dans chaque, ce qui fait un volume conséquent (et je me sens plus légère de ce côté là : toujours ça de gagné !).
Ensuite, la réaction : de la tristesse, du stress : tout est remonté d’un seul coup, avec envie de pleurer et réactions épidermiques face à mon mari.
Qui lui aussi doit encaisser (et il le fait avec le sourire, s’il vous plaît) tout ce qui m’arrive (merci mon chéri).
On ne parle jamais assez de toutes celles et ceux qui nous accompagnent et qui souffrent en silence.
J’ai terminé la journée par une grosse sieste l’après-midi, suivie d’une petite balade de plus d’1,7 km, qui m’a fait du bien : j’avais vraiment besoin de sortir !